Arlette LE MORE                                       revue de presse

Arlette
LE MORE
L'esprit des Hellènes
souffle encore

C'est depuis le Parthénon que l'homme partit à la recherche de la perfection pour trouver la beauté à une époque où l'art suprême était la parole, celle qui fit fleurir les esprits et qui mène les civilisations vers le bien pour les plus sages et vers leur destruction pour les plus dissipées.

Arlette Le More est à la recherche des dieux et des géants qui inspirèrent la mythologie grecque. C'est en se servant de croquis pris sur le vif qu'elle va faire revivre tous ces personnages. Toutefois, en quittant la précision du dessin grec pour le faire cheminer à côté de masses colorées qui s'inspirent de l'abstrait.
Ce flirt sacrilège avec la mère des arts n'est pas sans enfanter une génération d'œuvres aux reflets surprenants. Cela rappelle un peu ces interprétations de musique ancienne et remises au goût du jour ou transformées pour être le support d'une danse du XXème siècle. Mais Arlette Le More sait jouer avec les couleurs, possède un rythme qui lui est propre, et qu'elle marie parfaitement avec la représentation de certains bas-reliefs créés il y a plus de deux mille ans. On sent, dans les toiles qu'elle nous présente, toute son expérience de la musique et de la danse, son amour de la mer que parcourent les régates, en un mot, sa recherche du mouvement, sur un fond coloré d'où partent des lueurs qui résonnent comme un "bœuf" de trompette dans un concert de jazz.
                                      C. Zollner

 

Arlette LE MORE
Un art à la liberté fougueuse.
Nathalie Lamothe

L'enthousiasme de la touche, la vigueur colorée de la palette sont à l'image de cette artiste : ardente, passionnée, exigeante pour son art. Les thèmes présentés à cette exposition  : la Révolution, la mythologie, en particulier trois déesses guerrières : Athéna, Artémis, Atalante, conviennent fort bien à son tempérament. Il ne faut pas chercher de récit anecdotique car ces compositions sont davantage support à des recherches plastiques. Arlette Le More, en effet, préfère une figuration allusive, puissante, évocatrice du sujet, jamais son esclave et si son oeuvre aborde parfois aux rivages de l'abstraction, semble-t-il, une observation plus attentive révèle alors ici et là une référence discrète au réel. Quelques traits rythmés scandent l'espace qu'anime la sonorité des rouges, jaunes, bleus qui s'orchestrent à la manière d'une symphonie beethovénienne. 

Le spectateur est entraîné dans le mouvement des soldats à l'attaque ou au combat que livre Athéna aux géants. Un souffle épique ou poétique anime ces compositions où la perspective volontairement réduite confère plus de force à la scène. Puis vient une pause, les "Trois A" par exemple, déesses dont le corps est succintement indiqué par un tracé fragmenté la couleur exprimant leur densité. Assises, sculpturalese et si présentes, elles témoignent de la diversité du talent de l'artiste, de sa sensibilité et d'une belle et intelligente liberté.
                                     UNIVERS DES ARTS Juin 2000

ARLETTE
LE MORE

De la couleur et encore de la couleur. Avec Arlette Le More, la couleur coule à flots, elle est la joie, la lumière, dans le tableau. Elle inonde le regard, imposant avec force sa présence et déterminant l'œuvre par le détail et par son ensemble. Elle est comme ces morceaux de musique dans lesquels, pour une même symphonie, chaque instrument se fait puissamment entendre, tel un vibrant coup de cymbale, un triangle au son clair et qui se perpétue lorsque l'effleure la règle, ou un solo de trompette qui de sa voix hurlante crie le bonheur de vivre. Tous, quels qu'ils soient, tout en jouant une partition identique, sous les ordres d'un même chef d'orchestre, chacun des instruments, ou chaque touche et chaque volume en peinture, garderont leur éclairage, leur personnalité, et leur couleur. Certes, un bleu, un jaune, un orangé, sera un des tons dominants, variable pour chaque toile, et depuis lequel Arlette Le More va introduire différentes variantes chargées de marquer la configuration des personnages, comme de leur environnement. Mais cette accentuation visuelle va se trouver renforcée, égayée et principalement : harmonisée, grâce au professionnalisme qu'Arlette Le More exerce depuis son enfance. Elle va réunir en bouquet les instruments épars de l'Art du Coloriste, pour construire une oeuvre de lumière.

                    Christian Germak
ARTS ACTUALITES MAGAZINE

 

Une peinture
aux couleurs de la vie

Arlette Le More participe, depuis plusieurs années, aux 
délibérations du Jury du Salon des Artistes organisé par
 le Service Loisirs de l'APAS. "Action Sociale et Santé"

 l'a rencontrée dans son atelier parisien. Elle répond ici à 
nos questions.

 


Action Sociale et Santé : Arlette Le
More, comment êtes-vous née à la peinture?
A. Le More :
A l'âge de 12-13 ans, j'ai commencé à crayonner sur tout ce qui me tombait sous la main... même sur les murs de ma chambre - ce qui, évidemment, n'avait pas l'heur de plaire à mes parents!
Mais comme ils étaient très attentifs, ils m'ont permis de fréquenter une école de dessin dans le XIIIe arrondissement. Puis, deux années plus tard, ils m'ont orientée vers la figurine de mode. La peinture? On ne connaissait pas dans ma famille. Dessiner? D'accord! Mais à condition que ça serve à quelque chose d'utile!Mon entrée à l'École des Beaux-arts, en 1951, a bien sûr été déterminante pour moi. J'y ai pratiqué pendant quatre années la sculpture monumentale.
Après une parenthèse de 7 ans (départ en province, charge d'enfants...), je me suis tournée vers la peinture. Durant une assez longue période, je n'ai fait qu'engranger, dessiner, étudier l'histoire de l'Art contemporain et ... regarder beaucoup!
C'est alors qu'un premier marchand a remarqué mes toiles. Puis un second... Puis il y eut quelques salons. J'avais pris le départ de ce qui allait réellement devenir pour moi une profession.

 

Indispensable formation

L'académie, les Beaux-arts... Est-ce un canal obligé pour tout artiste qui veut percer un jour ou l'autre? Ou bien les autodidactes ont-ils eux aussi leurs chances?
L'École des Beaux-arts est actuellement menacée. Pour ma part, je la défends autant que je peux, car elle dispense une véritable formation.
On y apprend le métier. On s'y confronte aux autres ainsi qu'aux thèmes imposés. Elle offre en outre la possibilité d'un certain compagnonnage et la mise à disposition d'un atelier pour travailler.
Pour le reste, à savoir le talent, on le possède ou on ne le possède pas. Et c'est précisément le rôle de l'École ou autres établissements similaires de révéler les ressources que recèle chaque artiste en puissance.
Les autodidactes ne peuvent bénéficier d'un tel privilège et de cet ensemble d'informations.
D'où les plus grandes difficultés qu'ils rencontrent sans doute pour évoluer au cours de leur existence de peintres.
Mais ce ne sont là que des généralités et l'histoire de l'Art regorge d'exemples contraires...

Si le génie n'a pas-ou peu- droit à la spontanéité, le Beau ne serait-il donc qu'une réalité consensuelle, voire une convention de langage?
Je pense en effet. Le Beau correspond pour moi à une réalité que mon voisin de palier voit et interprète sans doute d'une tout autre manière.
Où est la laideur? Où est la beauté? Où est le vrai?
Des normes sont admises et servent de références. Il ne faut donc pas avoir peur d'un certain académisme, de la "chose" apprise.
C'est une grossière erreur d'imaginer que l'on ne doive faire confiance qu'à l'instinct. Il faut d'abord apprendre à voir, à regarder.
Le plus grand service que l'on puisse rendre à quiconque veut s'orienter vers une technique d'art plastique, c'est en effet de lui apprendre à décortiquer ce qu'il voit, à analyser, à rechercher la synthèse. Cette chimie interne à l'artiste est la base d'une véritable culture.

Suivre la mode n'a 
à mes yeux aucun sens

Toute expression artistique s'inscrit-elle dans une histoire? L'artiste se définit-il aussi par rapport aux autres?
Même si l'on peut entretenir des nostalgies ou de l'admiration pour tel ou tel maître à penser, on est toujours tributaire de l'époque dans laquelle on vit. Notre monde est constitué d'images que nous partageons tous et dont nous nous imprégnons.
Quant à savoir si je suis libre de m'exprimer comme je l'entends, sans être tributaire du goût du jour, il est évident que, comme tout artiste, je suis écartelée entre ce que je voudrais réaliser et ce que je puis réaliser aujourd'hui. La prospective est le propre de l'artiste. Mais aller contre mon gré dans le sens de la modernité, dans le sens du vent? Non! Cent fois non! Suivre la mode n'a à mes yeux aucun sens.

Tout artiste, toutefois, souhaite plus ou moins consciemment inscrire son nom dans l'histoire de l'Art?
Tout dépend des ambitions personnelles...
Il me semble en réalité que les artistes-femmes sont beaucoup moins soucieuses que leurs homologues masculins de la place qu'elles occupent ou occuperont dans cette histoire de l'Art. Les hommes pensent à la postérité. Les femmes, peu! Pour moi, la liberté est à ce prix. Je suis intéressée par le spectacle de la vie. J'essaie d'y participer avec les moyens qui sont miens. Point final! Je suis totalement accaparée par l'acte de peindre. Le reste m'importe peu...

Et pourtant, dans la grande communauté que forment les artistes, la concurrence
est grande : il faut vendre, se placer ... Et chacun se retrouve seul.
Il faut ramer pour soi tout d'abord!

Bien sûr! Un artiste est plus ou moins armé pour assumer la charge promotionnelle de son talent.
Il se peut qu'il cherche à vendre tout de suite le fruit de son travail. Pour ce faire, il ira au plus facile et produira ce que le public attend dans l'immédiat. Je pense toutefois que la vocation de l'artiste ne se limite pas à cette immédiateté. Même s'il ne rencontre pas un rapide succès, même s'il ne figure pas au Top 50, un artiste véritable poursuivra sa démarche, dans le sens de l'écriture qu'il croit être la sienne ...quoi qu'il en coûte.
Il n'en demeure pas moins vrai que la reconnaissance -fût-elle minime- est indispensable au créateur. On a besoin d'être écouté, apprécié, aimé...

Deux constantes : 
la couleur et le rythme

Votre peinture, celle que vous pratiquez actuellement, est certainement le fruit d'une évolution personnelle. De quelles influences vous réclamez-vous?
Certains professeurs de mes débuts m'ont fortement influencée. Ils étaient aux-même passionnés de Jacques Villon et gravitaient autour de ce maître. Ils représentent à mes yeux l'évolution et l'aboutissement de l'École française et, en particulier, de la peinture post-cézanienne.
Puis, mon cheminement s'est affirmé. Mon style s'est précisé autour de deux dominantes : la couleur et le rythme. La couleur, c'est la vie. Le rythme est une pulsion qui vous habite en permanence. Même lorsque je cherche à réaliser des toiles plus sages, plus tranquilles, je suis comme malgré moi emportée par ces deux constantes.
Dois-je reconnaître que je les subis? En tout cas, elles s'imposent à moi au point que leur absence dans une toile me mettrait maintenant mal à l'aise.

Quels sont les événements, les spectacles, les situations dont vous vous inspirez dans votre peinture?
Il m'est tout d'abord facile d'énumérer ce qui ne m'inspire pas directement.
Comme tout un chacun, je suis sensible à un beau coucher de soleil, au spectacle d'une montagne enneigée. Mais ces cartes postales ne représentent pas pour moi un sujet de peinture.
De même pour certains thèmes plus intimistes comme la maternité (et pourtant, je suis mère et grand-mère!) ou les enfants... sans doute parce que je respecte trop cette sphère personnelle et qu'il m'est difficile de l'aborder.

Vous constaterez qu'actuellement, certaines de mes toiles sont issues de milieux culturels que j'ai pu côtoyer, comme l'Égypte, le Maroc, la Grèce... Mais je n'en fais jamais état en termes de folklore ou de pittoresque. J'aime les compositions qui, tout en étant tournées vers une certaine mythologie, sont le fruit de mon imagination. Héritage sans aucun doute des aînés...

Tout artiste
est un voyeur

Vous autres artistes avez une "mécanique" intérieure difficile à cerner pour les profanes que nous sommes!
Quand je me promène, j'ai toujours sur moi des carnets de notes que je crayonne à la moindre occasion pour m'approprier ce que je vois et observe.
Un artiste est, par définition, un "voyeur". Il reconstruit en permanence l'univers dans lequel il vit. Il le re-crée... La peinture est d'abord un acte "mental".
Plus que des éléments figuratifs, je retiens pour ma part des impressions de rythmes, d'assemblages et harmonies de couleurs. S'il m'arrive par exemple d'introduire, comme cela s'est produit, un drapeau sur une toile, je n'y vois aucunement le symbole d'une idéologie. Ce n'est pour moi qu'un prétexte, un motif de coloration, un rassemblement de points forts, une confrontation de tons...

Qu'est-ce que l'inspiration pour un artiste? Comment vous mettez-vous en condition de peindre?
Je m'installe à mon chevalet comme d'autres se rendent à leur bureau.
L'inspiration est un bien grand mot, très souvent illusoire. Certes, je rencontre comme tout artiste des périodes plus propices à la création. Mais il me faut aussi avoir souvent recours à mes carnets de notes.
Certaines échéances sont à respecter : une commande à honorer, un salon qui approche, un marchand qui vient s'approvisionner...
Il faut alors "produire" dans les délais imposés. C'est le côté un peu triste mais inévitable de notre métier!

Privilège de l'artiste

Dans la vie courante, le langage est souvent trompeur, imprécis. Ou bien il se dérobe et l'on n'arrive pas à expulser de son tréfonds ce que l'on souhaiterait dire ...Grâce à son mode d'expression, l'artiste est en somme un privilégié...
Pour sûr! La peinture, comme toute autre autre expression artistique, est un immense privilège.
Le registre que nous utilisons est illimité, puisque nous passons aisément de l'art conceptuel à l'art hyper-réaliste.
La peinture fait appel à des ressorts très simples. Elle est fondée sur une exigence plastique, qui se complexifie par la suite dès qu'elle se greffe sur la vie. Mais elle est porteuse de toute une gamme des émotions qui peuvent naître dans le cœur humain.
Même s'il vous faut vous bagarrer en permanence avec la matière, avec le matériau que vous utilisez?
Il arrive en effet que nous soyons confrontés à des effets proprement insupportables dès qu'ils sont mis à plat, que ce soit dans le format, la dimension ou le rapport des tons entre eux. Alors je rature!
Par contre, j'ai "sorti", il y a quelques années de cela, une toile intitulée "Féminité". Dès qu'elle fut terminée, je me suis demandée si je ne l'avais pas déjà vue quelque part? Mais où? Et quand?
Où est, dans tout cela, la part de la vérité et celle du rêve?
Fignolez-vous la définition de vos couleurs?
Peindre un beau vert - ou toute autre couleur- , y revenir sans cesse, le moduler, le reprendre, le vernir pour obtenir le ton idéal ...Non! Ce n'est pas ma préoccupation principale...
Pour moi, une couleur n'existe que parce qu'elle est juxtaposée à une autre couleur. Un vert n'a de présence et de réelle consistance que parce qu'il est placé à côté d'un jaune ou d'un rouge...

Amour, joie, autonomie

Si, en plus de votre palette de peintre, vous disposiez d'un dictionnaire composé de seulement trois mots, lesquels choisiriez vous?
Sans hésiter : Amour et Joie. C'est le résumé de toute vie ...de la mienne pour le moins.
Et le troisième mot?
Peut-être : Autonomie ...ne serait-ce que pour donner libre cours au dynamisme qui m'anime et dans lequel je me reconnais totalement.
Il se dégage en effet de votre personne un tonus évident
Certains artistes nourrissent leurs oeuvres de toutes leurs angoisses. De fait, le drame et le tourment sont des sources de l'art.
Personnellement, par tempérament, je suis plutôt gaie, "positive". Le sérieux n'est pas nécessairement triste!

 

S'il y a des expositions de peinture à ne pas manquer, celle que propose l'association Peintres en Champagne à la galerie Clémangis, à Châlons-sur-Marne, du 16 au 31 mars, en est une. Avec la présence d'Arlette Le More, c'est la nouvelle école de Paris qui s'installe en province.
    De petite taille, Arlette Le More n'en est pas moins une très grande artiste de notre temps. Avec magie, elle joue avec les traits et la couleur. Sa palette est impressionnante. Elle peint la joie de vivre avec un rythme et des tons vifs qui marquent une ambiance de bonheur total.
    Sa peinture est à la frontière du figuratif et de l'abstrait, marquant une évolution classique n'est donc pas un obstacle à cette recherche constante d'aller encore plus loin dans son écriture.
    "J'ai une formation classique et je suis sculpteur d'origine." Après avoir fréquenté l'école nationale supérieure des Beaux-arts, l'atelier de sculpture d'art monumental Alfred Janniot, l'académie Julian, sa technique est fabuleuse.
    Son trait est bien celui d'un artiste qui a été sculpteur. Le mouvement est toujours présent. Ses paysages comme ses scènes sont remplis de vie. "Dans la peinture, ce qui est intéressant est la recréation de la réalité. La vraie créativité est de recréer un univers. C'est le contraire de l'académisme qui est quelque chose de convenu, même pour l'art abstrait."

Mode

    Arlette Le More n'est pas issue d'un milieu artistique. Pourtant, dès l'âge de 16 ans, elle dessine la mode. "Je touchais à tout. Plus tard, on se révèle et les gens vous guident." La "barbouille" la démangeait. Alors, elle a décidé de devenir peintre, d'exprimer sa joie de vivre avec une seule manière de communiquer, la peinture.
    Une formation, des rencontres, des années et des années de recherche et de travail, Arlette Le More s'est forgé une personnalité. "J'ai une écriture personnelle mais j'ai des héritages. Cependant je ne peux pas m'échapper du figuratif même si l'abstrait me titille. Pour s'exprimer au niveau pictural, il faut de l'héritage intellectuel, même dans la non-figuration."
    Pour Arlette Le More, la matière a peu d'importance. C'est la couleur, l'expression qui sont mes priorités. La matière, ensuite, vient toute seule." Les toiles de l'artiste parisienne étonnent par leur équilibre, les couleurs toujours présentes et des formes suggérées avec force. Sa peinture se lit avec facilité.
    L'art d'Arlette Le More est reconnu. Elle ne compte plus ses expositions personnelles, ses participations aux expositions de groupes. Membre du Groupe 109 notamment, elle a présenté ses oeuvres dans les plus grands salons parisiens. Elle a reçu aussi plus de vingt prix et médailles de peinture et de dessin.

                                                                                                  Denis BARBIER
                                                                                                  L'UNION

 

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